Je suis un jeune homme qu'Allah a récemment favorisé par le repentir, et je demande à Allah la constance et la guidance. J'étais musulman, mais j'étais insouciant quant à la prière et égaré dans mon chemin, comme beaucoup de jeunes de notre communauté aujourd'hui.
Dans la période passée, je travaillais dans la vente de produits numériques en ligne, et avec le temps, après recherche et vérification, j'ai découvert que ces produits sont illicites selon la charia. Je travaille toujours dans ce domaine jusqu'à présent, mais je cherche sérieusement une alternative licite pour l'abandonner dès que possible, en signe de repentir envers Allah et en quête de Sa satisfaction.
J'avais accumulé de l'argent grâce à ce travail, et j'en ai investi une partie dans un autre projet licite, louange à Allah. J'ai également acheté avec cet argent des effets personnels, comme des vêtements et autres. Dois-je me débarrasser de cet argent et des choses que j'ai achetées avec, et recommencer à zéro ? Ou m'est-il permis d'utiliser cet argent temporairement, jusqu'à ce que mon projet licite génère des bénéfices, puis de me débarrasser de l'argent illicite ou mélangé ?
Qu'Allah vous récompense par le bien.

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager. Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

La déclaration du questionneur — « Et après recherche et vérification, j’ai découvert que ces produits sont illicites selon la charia » — indique qu’il n’avait pas connaissance de leur interdiction au moment où il a perçu ces revenus. Si cela est avéré, il ne lui est fait aucun grief d’avoir profité de ces gains acquis avant de connaître leur caractère illicite, conformément à la parole d’Allah — Exalté soit-Il — :

« Quiconque reçoit un avertissement de son Seigneur et cesse [de pratiquer l’usure], il pourra conserver son passé. » (Coran 2:275)

Cheikh al-Islam Ibn Taymiyya (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit à ce sujet, dans son commentaire de versets qui ont suscité des difficultés chez nombre de savants :

« Pour ce qui me semble certain et sans ambiguïté, c’est que ce qu’une personne a acquis par ignorance ou par interprétation erronée, lui appartient sans contestation. Il en dispose légitimement, comme l’attestent le Livre, la Sunna et la raison. » Fin de citation.

Tel est donc le jugement concernant les biens obtenus par voie illicite avant que la personne ne prenne connaissance de l’interdiction : ils restent licites pour elle.
En revanche, dès lors qu’elle est informée du caractère illicite de l’activité en question, il lui incombe d’y renoncer immédiatement, et de se défaire des gains perçus par la suite, en les employant dans des œuvres caritatives ou d’intérêt public, ou en les donnant aux pauvres et aux nécessiteux.

S’il se trouve lui-même dans le besoin — pour subvenir à ses besoins élémentaires ou à ceux des personnes à sa charge, ou encore pour achever un projet licite —, il lui est alors permis d’en prélever ce qui est strictement nécessaire, au même titre que les autres nécessiteux.

Il n’est pas tenu de se séparer des biens matériels qu’il aurait acquis antérieurement avec cet argent, mais seulement de restituer ou redistribuer la somme illicite elle-même, dans les conditions mentionnées.

Nous implorons Allah — Exalté soit-Il — de vous accorder un repentir sincère, de vous guider vers ce qui Lui est agréable, de vous raffermir dans la vérité, et de parfaire Sa grâce à votre égard.

Et sait mieux.